Ecrire un livre sur sa vie et faire entendre sa voix

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Faire entendre sa voix, donner de la voix, être sans voix… La voix peut prendre divers visages. Cet instrument fabuleux permet avant tout d’émettre un son. Mais, il offre aussi la capacité à celui qui l’émet de transmettre une idée, une émotion ou une histoire, à celui qui souhaite ou sait entendre. 

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de la voix ! Je vous propose donc, de voir ensemble: quelle est la signification de la voix? De la voix du narrateur qui compte son récit de vie, à l’écoute du biographe, nous explorons les dessous de la voix dans mon métier de biographe. 

Faire entendre sa voix & l’écoute du biographe 

La voix est le coeur d’une biographie. La voix est l’outil principal du biographe. Sans une voix, la biographie n’a pas d’âme. D’ailleurs, je dis souvent à mes clients : « Parlez librement. Il faut que l’on entende votre voix à la lecture du livre ». 

Et je ne suis jamais aussi satisfaite de mon travail, que lorsque des proches me disent après  lecture d’une biographie, qu’ils ont « retrouvé maman dans sa manière de parler » ou « Papa dans son franc-parler ». 

Aussi j’attache beaucoup d’importance à l’écoute lors des entretiens enregistrés. Au cours des entretiens avec mes clients, je leur porte une attention particulière afin de les écouter – bien sûr. Mais, aussi pour entendre et comprendre entre les mots. 

En effet, il est essentiel d’entendre la voix de la narratrice ou du narrateur dans une dimension plus large, qu’une simple écoute. 

Je suis donc très attentive aux intonations, à la cadence des phrases dites, aux arrêts dans le discours… Ceux-là révèlent très souvent des émotions cachées, des sentiments enfouis que la voix tente de dissimuler par pudeur ou par peur. 

Eh oui, ce que l’on ne dit pas forcément de vive voix, peut en dire long…

Mon rôle alors, est de décrypter ces informations données par la voix, et qui vont au-delà des mots énoncés. J’essaie parfois – quand cela n’est pas trop difficile – de comprendre mieux une situation ou une relation afin d’éclairer ce passage de vie, et l’écrire de la façon la plus juste par la suite.  

Pour cela, je me permets de poursuivre l’entretien en questionnant avec délicatesse, la narratrice ou le narrateur, de sorte que leur voix dise ou pas. Personne n’est jamais forcée de dire, ce qu’il ne souhaite pas raconter. Chacun est libre de dire ce qu’il veut et quand il le veut. 

Certaine voix ont besoin de temps pour se libérer ou parler de moments compliqués de leur vie. 

La clé d’une biographie réussie ? Une voix libre dans son récit de vie ! Pour cela, le ou la biographe se place dans une posture empathique. Ton de la voix, choix des mots, écoute attentive, gestes… Tout doit permettre la fluidité du discours de celui ou celle qui se raconte. 

Faire entendre sa voix

A noter 

Suite aux entretiens enregistrés, la biographe passe de longues heures à ré-écouter la voix de la narratrice ou du narrateur afin d’écrire leur vie. 

Cette voix principale donne le la de l’histoire qui s’écrit. Ces heures de retranscription et d’écriture sont la matière première de la biographie finale. 

Pourquoi écrire un livre sur sa vie pour faire entendre sa voix ?  

Nous l’avons vu, la voix est un outil indispensable au métier de biographe. Mais, d’un point de vue extérieur : Pourquoi écrire l’histoire de sa vie ? Faire entendre sa voix ? Quelle signification donner à cela… 

Faire entendre sa voix, c’est libérer une parole. C’est écrire pour se libérer. Cette voix qui se fait entendre libère ceux et celles qui osent raconter et/ou se raconter. 

Cela demande du courage et un certain travail de parler, car faire entendre sa voix n’est pas toujours une chose facile. 

Il faut être prêt à mettre en lumière les bons comme les mauvais moments de la vie. C’est assumé en partie son passé, donner à entendre des choses que l’on souhaiterait différentes… 

Faire entendre sa voix dans une biographie, c’est un acte généreux envers soi-même et les autres. 

En effet, la voix d’une biographie permet d’écrire pour partager. Partager sa vie, celle de sa famille, de ses origines… C’est un cadeau que l’on se fait et que l’on offre aux autres. Tel un précieux témoignage d’expériences de vie. C’est aussi une promesse de bonheur ! 

En cela, on fait entendre sa voix afin d’écrire pour inspirer. Inspirer des petits-enfants, un.e ami.e, un lecteur inopiné… Combien de voix au quotidien se font entendre et nous inspirent ? Pas besoin d’être un personnage célèbre !

Chaque voix porte un message, une sagesse, une histoire émouvante à raconter. Ces paroles données sont des présents inestimables, qui parfois changent une vie.   

Alors, faisons entendre nos voix ! Et qui sait ? Cela pourra peut-être guider un parcours de vie… 

Enfin, merci à celles et ceux qui font entendre leur(s) belle(s) voix !!! 

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Camille Gouy Debas